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Photographies de   GERALD BLONCOURT

Bloncourt peintre - Haïti 1946 - La dictature des Duvalier

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Livres et Plaquettes

L'épouvantable dictature des Duvalier
(Haïti)

Gérald Bloncourt peintre et graveur

Les événements dits des
"5 glorieuses de janvier 1946"
en Haïti


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A voir absolument

Réessayons un peu pour voir
Allan Bleck
Le piéton de Charonne

La panse de l'Ours
Sud-Express Portugal

Ile en Ile – Biographie Bloncourt
Ile en Ile – Haiti 1946
Sur Rfo

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Toute mon oeuvre, tout mon travail, tout le feu de ma vie, toute ma violence, je les ai mis dans une direction à laquelle je n'ai jamais failli Dans cet Homme et dans son devenir.

Dans ses luttes, ses souffrances, ses petites joies modestes, pures, ces morceaux de sourire qu'on rencontre au coin des taudis, ces mains calleuses, émouvantes... J'ai copié les milliers de visages de toutes les races, de toutes les joies, de toutes les peines Des dockers du Havre, aux mineurs de Trieux, de la Finlande à la Côte d'Azur, du métro aux gosses de mon quartier, de Moscou au Caucase des légendes, du métallo de Léningrad au Maître tapissier Lurçat, de l'exposition d'Arcueil au thème plus complexe sur la pollution des eaux, du Sahara aux tremblements de terre de l'Italie du Sud...

J'ai pris parti. Je ne suis pas un marchand de photographies. Je suis un franc- tireur de l'image au service de mon art et de ma création...

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Je viens d’atteindre ma quatre-vingtième année. J’arrive en bout de course.

Puisque vous êtes sur mon site, prenez le temps de regarder le témoignage d’un ancien toujours présent. Des photographies, des digigraphies, des textes, autant de petits bouts d’un long parcours. Plus d’un demi-siècle de mémoire pour dire notre planète et ses habitants comme je l’ai vécu.

Des rencontres à tout va, des poignées de mains, des rires et des larmes, et cette fraternité accomplie, au sens large du terme.

Merci à toutes celles et à tous ceux qui m’ont aidé à parcourir ce chemin.
Je ne peux citer aucun nom tant la liste en serait longue. Je n’oublie personne.

Pourtant, une exception! Pour deux Gérard que j’ai croisés entre ombre et lumière de leur création photographique.

L’un, Gérard Lavalette, qui
accomplit depuis des années la mise en page des émotions humaines de son quartier, avec raffinement, précision, et délicatesse.
Voyez vous-même. Rendez lui visite sur:

http://www.parisfaubourg.com/

L’autre, Gérard Laurent, son ami, qui ne cesse de parcourir le monde et d’y glaner les milles mosaïques qui composent son œuvre immense.
Apprenez aussi à le connaître sur:

http://www.lapanse.com/photos/

Le comble! Ils ont même un site commun!:

http://www.pariscool.com

Je leur dois, à tous les deux, cette part d’amitié qui réconforte et donne envie de vivre et d’aller de l’avant. En les connaissant mieux, j’ai eu presque envie d’ôter le «l» de mon prénom pour tenter d’être le troisième Gérard de cette rencontre chaleureuse...


Si vous pouvez naviguer aujourd’hui sur mon site actuel c’est grâce à Gérard Laurent. Non seulement c’est un artiste au sens vrai du terme, mais il allie à son talent d’étonnantes connaissances du Web qu’il me dispense généreusement..

Je ne saurais séparer l’un de l’autre ces deux Gérard qui sont devenus pour moi d’authentiques compagnons. Je me sens rassuré de les connaître et de partager avec eux notre passion commune. Je me sens repartir pour un tour. Pour combien de temps?

En tout cas, pour l’instant ne comptez pas le vôtre et naviguez dans bloncourt.net. J’espère que vous ne vous ennuierez pas…En attendant que le site soit terminé, cliquez sur «Photographies»…

Soyez les bienvenus...


Gérald BLONCOURT

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PLAN DU SITE : Cliquez ici

...pour obtenir la liste des liens qui vous permettrons de mieux circuler sur le site.

Bonne visite!

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Gérald BLONCOURT est né à Bainet, en Haïti, le 4 Novembre 1926, d'une mère française et d'un père guadeloupéen -

1927 : La famille s'installe à Jacmel (sud d'Haïti).

1936 :Départ pour Port-au-Prince, la capitale, à la suite d'un terrible cyclone qui ruina la région -

1944 : Peintre et graveur, il participe à la fondation du Centre d'Art haïtien.-

1946 : Un des leaders, aux côtés de Jacques Stephen Alexis, des "Cinq Glorieuses", journées révolutionnaires qui entraînent la chute du gouvernement Lescot. - Expulsé du pays. - Après un séjour en Martinique, départ pour la France. - Prépare le professorat de dessin de la Ville de Paris, travaille à la Grande Chaumière et au 80 Montparnasse, avant d'entamer une carrière de reporter photographe qu'il poursuit parallèlement à la lutte contre la dictature haïtienne, sans cesser pour autant de graver et de peindre.-

1986 : Retour en Haïti après le déchoukage de Duvalier. Auteur d'un livre sur la peinture haïtienne (Nathan), de "Yeto, le Palmier des neiges" (Deschamps et réédition à l'Arcantère), de nombreuses plaquettes poétiques : "Dialogue au bout des vagues", "J'ai rompu le silence", "Poèmes sahariens", "Retour d'exil", "J'ai coupé la gorge au temps" etc... Il poursuit sa création dans toutes ces directions qu'il qualifie lui même de crénaux pour tenir contre les vicissitudes de la vie. Ses oeuvres se retrouvent au Musée National d'Art Haïtien et dans de nombreuses collections étrangères.

En 1988, Citoyen d'Honneur de la ville de New-Orléans (USA), il y fait une conférence sur la Peinture Haïtienne et y expose des oeuvres. Plusieurs voyages au pays, une dizaine de fois, à ce jour. Il expose notamment à plusieurs reprises à la Galerie Antoinette Jean,à Paris, et participe à différentes expositions en compagnie de peintres antillais.

En juin 1994, il s'est vu décerner le "1er Prix pour l'ensemble de son oeuvre" au 2ème Salon d'Art Contemporain de Le Mée. Maintes expositions en Haïti, aux USA et en France, notamment à l'UNESCO à Paris, où il expose trois fois.

Isabelle REPITON

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"Je dis tu à tous ceux qui s'aiment,
je dis tu à tous ceux que j'aime"...(J.Prévert)

Pour me joindre :
geraldbloncourt4@orange.fr


 

Messagers de la Tempête
André Breton
et la Révolution
de janvier 1946 en Haïti

Messagers de la tempête - Voir la maquette du livre ici

Voir la quatrième de couverture

"Un des aspects les plus étonnants de la Révolution haïtienne, dite des « Cinqglorieuses de 1946 », a été le rôle joué par des étincelles poétiques dans le déclenchement de l’explosion. Cela vaut pour Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain, l’ouvrage qui a inspiré, plus que tout autre, la jeunesse rebelle haïtienne; par les écrits de la revue Tropiques, d’Aimé Césaire, avidement lu en Haïti ; par le recueil de poèmes Étincelles (1945) de René Depestre ; et par les conférences d’André Breton en décembre 1945, les plus directement associées à l’insurrection de janvier 1946, comme on va le voir dans les pages qui suivent. Ces étincelles sont tombées sur une poudre sèche et inflammable : la rage du peuple haïtien et son désir de liberté. Cette fusion explosive entre poésie et insurrection, surréalisme et révolte sociale, est un cas peut-être unique dans l’histoire des révolutions modernes."

"Ce volume est composé de deux essais : le premier, de Michael Löwy, avance quelques hypothèses sur les rapports entre les conférences d’André Breton et les événements de Janvier ; le deuxième, le témoignage de Gérald Bloncourt, un des meneurs des « Cinq Glorieuses » (les journées du 7 au 11 janvier). Ces textes sont suivis de nombreux documents, poèmes, photos, dessins, témoignages, coupures de journaux et d’une étude historique sur les événements de 1945-46."

 Toujours en librairie :

Les Prolos : 140 photographies et des textes de Mehdi Lallaoui
(25 euros)

Le regard engagé, parcours d'un franc-tireur de l'image (20 euros), Éditions Bourin, 250 pages

Vous pourrez vous procurer le premier (Les Prolos) aux
Éditions AU NOM DE LA MEMOIRE - BP.82 - 95870 BEZONS
ou en téléphonant à Samia au 06 09 47 08 16.

Le second (Le regard engagé) à la FNAC ou dans toutes les librairies.

Amitiés à tous, Gérald Bloncourt


J'AI MAL AU MONDE

J'ai mal au monde qui meurt j'ai soif et bois mes pleurs humiliés d'égorgés disparates j'ai mal aux tripes de ma planète j'ai l'oubli de mon chapelet d'enfant j'ai la mémoire de celui des bombes à vomir mon humanité ravagée je hoquète d'espérance vaine au fracas des armes mains raidies de ruines luisantes de larmes gluantes de sang fleurs fendues d'acier sur mes volcans éteints bourgeonnant de râles j'ai mal à mon baiser j'ai mal à mes frères africains sud-américains à ceux de mon espèce aux humbles violés à ceux d'Irak de Malaisie de Papouasie à ceux de Singapour du Nicaragua de Grenade de Panama de Cuba d'Haïti de St-Domingue de Guadeloupe et de Martinique j'ai mal au métèque que je suis j'ai mal aux battus volés séquestrés écrasés pulvérisés brûlés j'ai mal au monde qui s'abîme brûle se consume j'ai mal au tocsin des injustices milliardaires à la faune au pélican-pétrole j'ai mal à ma gorge nouée de vipères yankees j'ai mal à ma tendresse au bonheur à la neige qui tombe sur les tombes et sur Paris en ce six février 1991 j'ai mal à la poésie sacrifiée de l'espèce humaine...

J'ai mal aux étoiles au labeur à la culture j'ai mal à la littérature désuette j'ai mal aux regards d'amour j'ai mal à mes habitudes de vivre j'ai mal à l'espoir...

J'ai mal au monde que j'habite...

Gérald Bloncourt
Paris, 6 Février 1991
(ce poème a été écrit au moment de la première guerre du Golfe)

 


BLONCOURT photographe

- Les archives photo de Gérald BLONCOURT
- Textes sur l'oeuvre photographique de BLONCOURT
- Mes images sont diffusées par l'Agence photos "RUE DES ARCHIVES" - "RUE DES ARCHIVES" (Page sur BLONCOURT)


- BLONCOURT peintre


Pour me joindre :
geraldbloncourt4@orange.fr


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MES LIENS PREFERES :

- TONY BLONCOURT (mon frère) et les bataillons de la Jeunesse (FTPF)

- MELLEVILLE-BLONCOURT
, mon grand'oncle.
Combattant de la Commune de Paris, exilé, condamné à mort. Il fut un des grands intellectuels de l'époque. Député de la Guadeloupe.
Voir TEXTES en cliquant ici

- L'ESPACE POETIQUE D'HUGUETTE BERTRAND(voir: "les invités")

- Merci à Huguette Bertrand dont je suis l'un des invités


VOIR AUSSI :


- Yves Montand et Francis Lemarque
- Belmondo-Jeanne Moreau
- Première rencontre BRASSENS-TRENET



JE ME SOUVIENS...

Je me souviens des purges administrées tous les samedis matin pour guérir des vers, du paludisme et du "sang-gâté".

Je me rappelle la tête coupée, fichée sur une pique, qu'une foule en colère a baladé des heures durant, dans les rues de Jacmel.

Je me souviens l´avoir vu passer, montant et descendant dans le roulis de la manifestation, au ras de mon balcon. Je me souviens que le ciel était bleu-féroce et que le soleil cernait de lumière le macabre visage. Je me souviens que j'avais 7 ans.

Je me souviens de Diogène, le conteur, matraqué et jeté ensanglanté dans un camion par des types de la Garde, parce qu'il allait pieds nus et en guenilles. Je me souviens d'avoir entendu dire qu'il fallait nettoyer la ville de tous les mendiants à cause du bateau de touristes yankee qui devait faire escale dans le port ce jour-là. Je me souviens que Diogène n'a jamais plus reparu. Je me souviens qu'un voisin a dit qu'il était mort.

Je me souviens du cyclone de 1936. Du tremblement de terre et du raz-de-marée qui l'ont précédé. Je me souviens des quinze mille victimes et de ceux que la peur a rendus fous. Je me souviens des cadavres brûlés en tas pour éviter l'épidémie. Je me rappelle cette odeur de cochon grillé et les volutes de fumée noire dans le ciel redevenu bleu et serein.

Je me souviens des matelas contre les murs en cas de "balles perdues".

Je me souviens d'un doigt sectionné pour une banane volée. Je me souviens de la main de Théragène, coupée, pour tout un régime dérobé.

Je me souviens des lampes à pétrole, des bougies de baleine et des "torches-bois-de-pin" éclairant mes cahiers d'écolier.

Je me souviens de la route Jacmel-Port-au-Prince aux cent "passes" de torrents. Je me souviens de Moreau, la rivière aux écailles d'argent. Je me souviens de Cour-la-Boue et du Morne-à-Tuf.

Je me souviens des tambours dans la nuit et des "bandes" du mardi-gras.

Je me souviens de nos pigeons mangés par les voisins et... des colères de mon père ! Je me souviens de lui lorsqu'il partait à la recherche des trésors enfouis durant la guerre de l'Indépendance en 1804, et qu'il n'a jamais découvert.

Je me souviens de ma dysenterie amibienne et de l'eau bouillie qu'il m'a fallu boire durant un an.

Je me souviens de P'tit-Louis qu'il a fallu que je cesse de fréquenter parce qu'il avait la teigne.

Je me souviens de Maman-Dédé m'interdisant de parler créole pour ne pas gâter mon français.

Je me souviens que les petits "mulâtres" jouaient de préférence avec les petits "mulâtres", les petits "nègres" avec les petits "nègres", que les bonnes étaient toujours noires et les prêtres toujours blancs.

Je me souviens qu'il ne fallait jamais oublier de ne pas parler aux gens des bidonvilles et qu'il fallait surtout ne pas oublier qu'il était interdit de donner la main aux "enfants de la rue". Je me souviens qu'il ne fallait jamais dire de gros mots sous peine d'attraper le "gros-ventre comme certains gosses du voisinage. Je me souviens du "mal-mouton" que ma mère appelait oreillons. C'était une maladie terrible qui engendrait le "maklouklou" gonflant démesurément les testicules, comme c'était le cas pour Maître Bordes, doyen du tribunal.

Je me souviens du massacre des quinze mille travailleurs haïtiens en République Dominicaine. Je me souviens que cette tuerie eut lieu en une seule nuit.

Je me souviens des vingt-et-un coups de canons tirés du Fort-National pour saluer les bateaux de l'U.S Navy à chaque fois que l'un d'eux venait mouiller dans la rade.

Je me souviens des "marines" nord-américains dé-ambulant saouls dans nos rues, la bouteille de gin dépassant de leurs poches arrières. Je me souviens de leur allure chaloupée et de leur difficulté à avancer sous le soleil. Je me souviens de leur brutalité, de leur grossièreté, de leur peau violette, de leurs yeux injectés de sang, de leurs visages inintelligents, de leurs uniformes peu seyants, de leurs rictus repoussants, de leurs de leurs de leurs de leurs....

Je me souviens qu'il fallait oublier les amis emprisonnés parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec le gouvernement. Je me souviens qu'il fallait ne plus se souvenir des "disparus". Qu'il fallait rayer de son vocabulaire : "politique", "à bas Borno", "indépendance " et "communisme".

Je me souviens de ma terre-natale dont on m'a privé quarante ans et que j'ai retrouvé à soixante.

Je me souviens qu'il m'a fallu dix-sept jours pour traverser l'Atlantique en 1946 à bord du San-Matéo et dix heures pour revoir le pays en 1986, à bord d'un Boeing 747.

Je me souviens que la terre est ronde. Que mon coeur bat. Que j'ai connu Georges Perec au Moulin d'Andée, Samy Frey en cassette, et Isabelle dans le métro.

Je me souviens des mots : amour, espoir, liberté, fleur et rêve.

Je me souviens qu'un jour viendra...

(Extraits) -
Paris 8 Novembre 1990

Gérald BLONCOURT


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