.
.
.
PAGE 22-DOCUMENTS
Aller
page 1 (Accueil):
Plan du site et LIENS des pages:
P.15 - Le père Soler vous parle:
P.18 - Remember:
P.19 - Assassins !:
P.20 - Courrier:
P.20bis -Communiqués:
P.20ter. Communiqués:
P.20-6 - Communiqués:
P.21 - Liste des adhérents:
P.23 - Patriotes résistants:
P.24 - Fort de la Mort:
P.25 - Victimes:
P.26 - Forget me not:
P.27
- Livres à lire:
P.28 - Listes des prisoniers décédés:
P.30 - Archives:
______________________________________
A LIRE ABSOLUMENT
Extraits des "CACHOTS DE DUVALIER"
de Marc ROMULUS
CONNAISSEZ-VOUS KNOS?
C'est un jeune ouvrier qui vivait à Frères, près
de Delmas. Après plusieurs séances de tortures,
Knos est transféré à Fort-Dimanche, couvert
de plaies. Les prisonniers plus anciens lui ont fait des pansements
avec de la chaux enlevée du mur de la cellule. Les plaies
commencent à se cicatriser, mais Knos est atteint de tuberculose.
Knos supportait avec le courage d'un vrai patriote les tortures
morales et les coups de bâton du geôlier, Enos St-Pierre,
sans jamais faillir dans sa foi révolutionnaire. Cela
durait depuis trois mois.
Un jour, il s'est fait aider par des camarades pour marcher jusqu'à
la porte de la cellule. C'était l'heure où le geôlier
distribuait le maïs moulu. Alors ne pouvant plus se tenir
sur ses jambes, Knos tombe à genoux. Il supplie le geôlier
de lui donner un comprimé de sulfoguanil. Le geôlier
le repousse du revers de la main. Knos tombe pour ne plus se
relever.
Knos est mort en 1975, dans la cellule no 2.
Tombé pour la liberté.
CONNAISSEZ-VOUS GERARD AUGUSTIN?
Gérard Augustin, journaliste, sociologue, vivait à
Pétion-Ville avec sa femme et ses enfants. Après
un séjour de 8 mois aux Casernes Dessalines, il fut transféré
à Fort-Dimanche. Diminué physiquement, complètement
décharné, ses os craquaient sous le poids du seau
d'excrements de cinq gallons qu'il devait transporter le long
du couloir de la prison.
Un matin, Gérard s'est réveillé baigné
de sueur, une transpiration qui n'arrétait pas. Il a dit
alors en balbutiant: "si je pouvais avoir un morceau de
pain..." Peu après il perdait connaissance. L'aide-infirmier,
qui passait par là, déclara: "C'est un simulateur.
Lorsque Gérard reprit ses sens, le geôlier était
déjà passé. Gérard avait perdu sa
ration de pain. Il m'a regardé et j'ai vu des larmes rouler
de ses yeux. Gérard Augustin devait mourir une demi-heure
après.
C'était le 19 septembre 1976, dans la cellule no 1.
CONNAISSEZ-VOUS LAFONTANT,
DIT "QUATRE-MOTEURS"?
C'est un jeune étudiant qui vivait a Delmas, près
de Port-au-Prince. Lutteur inlassable, ennemi irréductible
de la dictature des Duvalier. ddQuatre-Motetirst" consacra
toute sa jeunesse a la lutte révolutionnaire qui amènerait
la fin de la misère des masses populaires haïtiennes,
jusqu'à son arrestation en juillet 1970 par les hommes
de Breton Claude, alors chef des Casernes Dessalines. Quelques
jours plus tard, Andrémont Benjamin, domicilité
également à Delmas, est arrêté. Il
tenait un petit restaurant populaire. Cause de son arrestation:
"Quatre-Moteurs" était un de ses clients. Au
cours d'une séance de torture, Andrémont reçoit
un coup de bâton à la taille. il pisse du sang,
on lui fait lécher le parquet jusqu'à la derniere
trace de sang. "Quatre-Moteurs" bon dit. Mais retenu
par ses chaînes, il ne peut atteindre le bourreau. "Lâche,
dit-il, vous torturez un innocent. Laissez-le partir, venez déverser
votre colère sur moi qui sais qui vous êtes. Le
peuple triomphant sera sans pitié pour des assassins comme
vous."
Sous la pluie des coups de bâton, il avait toujours le
dernier mot. "Cet homme-là sait ce qu'il veut",
se disaient les soldats entre eux, "il doit avoir un moteur
dans son ventre. C'est un Quatre-Moteurs". Le nom lui est
resté jusqu'à sa mort à Fort-Dimanche. Il
a été terrassé par la tuberculose.
Les ex-détenus de Fort-Dimanche se souviendront toujours
de Quatre-Moteurs.
Tombé en 1975 pour la liberté de son pays et de
ses frères.
UN MEDECIN AU SERVICE DE LA REPRESSION
Le médecin a pour devoir de soulager le malade sans tenir
compte de son rang, de sa couleur et de ses croyances (Hippocrate).
C'est un serment que le médecin de Fort-Dimanche foule
aux pieds.
Le Dr Trévan, médecin militaire, est responsable
des soins médicaux à la prison de Fort-Dimanche.
Sans se soucier de l'éthique du corps professionnel auquel
il appartient et sans un élan humanitaire, il laisse mourir
des milliers de personnes sans les assister. Comment un médecin
peut-il arriver à un tel mépris de la vie humaine?
Il a sans doute reçu des ordres?... L'ordre de laisser
mourir des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants? Pourquoi
n'a-t-il pas dénoncé le génocide de Fort-Dimanche
aux organismes mondiaux de la santé?
Non! Le Dr Trévan est membre à part entière
du groupe des tortionnaires de la clique des Duvalier; comme
tel il a consciemment participé à ce génocide.
Le Dr Trévan, "croque-mort"' de Fort-Dîmanche,
devra, lui aussi, rendre compte aux dizaines de milliers d'orphelins.
Ils se souviendront.
Retour
Haut de la page : |
.
.
.
|