L'épouvantable dictature des Duvalier


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A LIRE ABSOLUMENT

 

Extraits des "CACHOTS DE DUVALIER"
de Marc ROMULUS

CONNAISSEZ-VOUS KNOS?
C'est un jeune ouvrier qui vivait à Frères, près de Delmas. Après plusieurs séances de tortures, Knos est transféré à Fort-Dimanche, couvert de plaies. Les prisonniers plus anciens lui ont fait des pansements avec de la chaux enlevée du mur de la cellule. Les plaies commencent à se cicatriser, mais Knos est atteint de tuberculose.
Knos supportait avec le courage d'un vrai patriote les tortures morales et les coups de bâton du geôlier, Enos St-Pierre, sans jamais faillir dans sa foi révolutionnaire. Cela durait depuis trois mois.
Un jour, il s'est fait aider par des camarades pour marcher jusqu'à la porte de la cellule. C'était l'heure où le geôlier distribuait le maïs moulu. Alors ne pouvant plus se tenir sur ses jambes, Knos tombe à genoux. Il supplie le geôlier de lui donner un comprimé de sulfoguanil. Le geôlier le repousse du revers de la main. Knos tombe pour ne plus se relever.
Knos est mort en 1975, dans la cellule no 2.
Tombé pour la liberté.

CONNAISSEZ-VOUS GERARD AUGUSTIN?
Gérard Augustin, journaliste, sociologue, vivait à Pétion-Ville avec sa femme et ses enfants. Après un séjour de 8 mois aux Casernes Dessalines, il fut transféré à Fort-Dimanche. Diminué physiquement, complètement décharné, ses os craquaient sous le poids du seau d'excrements de cinq gallons qu'il devait transporter le long du couloir de la prison.
Un matin, Gérard s'est réveillé baigné de sueur, une transpiration qui n'arrétait pas. Il a dit alors en balbutiant: "si je pouvais avoir un morceau de pain..." Peu après il perdait connaissance. L'aide-infirmier, qui passait par là, déclara: "C'est un simulateur.
Lorsque Gérard reprit ses sens, le geôlier était déjà passé. Gérard avait perdu sa ration de pain. Il m'a regardé et j'ai vu des larmes rouler de ses yeux. Gérard Augustin devait mourir une demi-heure après.
C'était le 19 septembre 1976, dans la cellule no 1.

CONNAISSEZ-VOUS LAFONTANT,
DIT "QUATRE-MOTEURS"?

C'est un jeune étudiant qui vivait a Delmas, près de Port-au-Prince. Lutteur inlassable, ennemi irréductible de la dictature des Duvalier. ddQuatre-Motetirst" consacra toute sa jeunesse a la lutte révolutionnaire qui amènerait la fin de la misère des masses populaires haïtiennes, jusqu'à son arrestation en juillet 1970 par les hommes de Breton Claude, alors chef des Casernes Dessalines. Quelques jours plus tard, Andrémont Benjamin, domicilité également à Delmas, est arrêté. Il tenait un petit restaurant populaire. Cause de son arrestation: "Quatre-Moteurs" était un de ses clients. Au cours d'une séance de torture, Andrémont reçoit un coup de bâton à la taille. il pisse du sang, on lui fait lécher le parquet jusqu'à la derniere trace de sang. "Quatre-Moteurs" bon dit. Mais retenu par ses chaînes, il ne peut atteindre le bourreau. "Lâche, dit-il, vous torturez un innocent. Laissez-le partir, venez déverser votre colère sur moi qui sais qui vous êtes. Le peuple triomphant sera sans pitié pour des assassins comme vous."
Sous la pluie des coups de bâton, il avait toujours le dernier mot. "Cet homme-là sait ce qu'il veut", se disaient les soldats entre eux, "il doit avoir un moteur dans son ventre. C'est un Quatre-Moteurs". Le nom lui est resté jusqu'à sa mort à Fort-Dimanche. Il a été terrassé par la tuberculose.
Les ex-détenus de Fort-Dimanche se souviendront toujours de Quatre-Moteurs.
Tombé en 1975 pour la liberté de son pays et de ses frères.

UN MEDECIN AU SERVICE DE LA REPRESSION
Le médecin a pour devoir de soulager le malade sans tenir compte de son rang, de sa couleur et de ses croyances (Hippocrate). C'est un serment que le médecin de Fort-Dimanche foule aux pieds.
Le Dr Trévan, médecin militaire, est responsable des soins médicaux à la prison de Fort-Dimanche. Sans se soucier de l'éthique du corps professionnel auquel il appartient et sans un élan humanitaire, il laisse mourir des milliers de personnes sans les assister. Comment un médecin peut-il arriver à un tel mépris de la vie humaine? Il a sans doute reçu des ordres?... L'ordre de laisser mourir des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants? Pourquoi n'a-t-il pas dénoncé le génocide de Fort-Dimanche aux organismes mondiaux de la santé?
Non! Le Dr Trévan est membre à part entière du groupe des tortionnaires de la clique des Duvalier; comme tel il a consciemment participé à ce génocide. Le Dr Trévan, "croque-mort"' de Fort-Dîmanche, devra, lui aussi, rendre compte aux dizaines de milliers d'orphelins. Ils se souviendront.

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