Haïti : nouvelles du 1er janvier 2004

Aristide a pu finalement faire une courte escale aux Gonaives

Aristide a pu finalement faire une courte escale aux Gonaives (pas une visite) et a vite prononcé une allocution de moins de deux minutes. Pas de Té Deum pour lui comme avait annoncé l'église des Gonaives.

Aristide a du s'excuser de ne pas pouvoir rester plus longtemps a cause des cérémonies qui l'attendaient a Port-au-Prince (sic). Il a dit que s'il pouvait rester plus longtemps on aurait constaté une marée humaine qui remplirait la Place des Armes.

La Télevision Nationale n'a pas retransmis en direct l'allocution de moins de deux minutes d'Aristide, certainement pour ne pas montrer le vide qui régnait sur la Place des Armes et les portes fermées de l'église.


Démission du ministre de la justice ?

De source téléphonique non confirmée : le ministre de la justice aurait démissionné.


Haïti en état insurrectionnel ?

La journée du bicentenaire d'Haïti se déroule dans une situation de forte tension, de manifestations anti-gouvernementales, de violence contre les manifestants, faisant un nombre indéterminé de blessés à Port-au-Prince.

Une première partie des cérémonies officielles a eu lieu dans la matinée au palais national à Port-au-Prince. Dans son discours, le président Jean Bertrand Aristide a rendu hommage aux fondateurs de la nation et a promis du "miel" à la population.

Le président sud-africain, Thabo Mbeki, le seul président ayant répondu à l'invitation du gouvernement, a transmis un message « de solidarité » de la part des africains.

Au moins une dizaine de personnes a été blessée lorsque la grille du palais a cédé sous la pression de partisans du pouvoir qui prenait part à la cérémonie.

Aux Gonaives (Centre), malgré une situation de tension qui a prévalu depuis la veille, Aristide s'est rendu sur place au milieu des tirs et a trouvé, selon les correspondants locaux, portes closes et rues vides.

Devant environ un millier de personnes, transportées par des bus d'une compagnie mixte, Aristide, qui était accompagné de membres du gouvernement et de quelques invités étrangers, don le président sud-africain, a prononcé un très bref discours.

Un correspondant de presse a témoigné avoir vu le président Thabo Mbeki « trembler » sur ses jambes au moment de la prise de parole de Aristide ponctué de tirs persistants. Les cérémonies religieuses et culturelles prévues aux Gonaives n'ont pas eu lieu.

A Port-au-Prince, la police a violemment interrompu a plusieurs reprises des manifestations anti-gouvernementales de plusieurs milliers de personnes, en majorité des jeunes. Les manifestants qui voulaient se diriger vers le palais national ont ete stoppé a coups de gaz lacrymogenes et de tirs a l' arme automatique.

La situation de Port-au-Prince s'est compliquée avec l'évasion d'un nombre indéterminé de prisonniers de la prison centrale. Les circonstances de cet incident n'ont pas encore été déterminées et les responsables n'ont pu fournir de bilan.

Des manifestations anti-gouvernementales ont également eu lieu a Jacmel (Sud-est) et Gros-Morne, proche de Gonaives. A Gros-Morne, le commissariat de police a été pris d'assaut et plusieurs véhicules ont été incendies. Des policiers ont été blessés, selon une correspondance en provenance de la zone.

L'atmosphère générale était marquée par l'indifférence de la grande majorité de la population de la capitale vis-à-vis des cérémonies officielles. Les rues n'ont présenté aucun aspect de fête. Dans plusieurs des rues du centre-ville et d'ailleurs, les ordures n'ont pas été enlevées


Flash: Haiti en ébullition

Jacmel: La police a perdu le contrôle de la ville

Gros Morne: Deux autobus charges d'emmener des sympathisants aux Gonaives ont été incendiés. Les policiers se sont enfuis de cette ville.

Gonaives: des coups de feu nourris sont entendus de partout.

Port-au-Prince: les CIMO ont fait feu a bout portant du cote de Christ Roi sur des etudiants. Plusieurs blesses gisent par terre inondes de sang.

Port-au-Prince: Evasion spectaculaire de presque tous les prisonniers du penitencier national.

A PAP la manifestation bat son plein et s'est divisee en trois branches. Les gens refusent d'obéir aux ordres de dispersement de la police et disent de les tuer une fois pour toutes.

Les habitants de Lalue et de la ruelle Nazon ont érrigés de très grandes barricades afin de ralentir les CIMO.


L'Ambassadeur d'Haïti à Paris a eu peur de ses compatriotes

Plus d'une centaine d'Haïtiens et d'Haïtiennes, vêtues de blanc avec des bougies allumées en main, ont dit Non à la dictature, Oui à la démocratie en Haïti, devant l'église de Saint François Salles au 15 rue Ampère, à Paris, à l'occasion de la messe organisée pour le Bicentenaire de l'Indépendance d'Haiti par l'Ambassadeur de ce pays.

Après la cérémonie, les représentants diplomatiques, craignant l'affrontement avec les manifestants, ont quitté l'église par une porte dérobée à l'arrière du batiment. Ils n'ont pas eu le courage de passer devant l'église craignant les regards de leurs compatriotes qui réclamaient la démission du président Haitien pour crimes contre l'humanité aux Gonaives, et leur propre démission afin qu'ils se désolidarisent des violences et des assassinats qui se succèdent en Haïti.